David Hallyday est revenu sur l’impact de la célébrité paternelle sur sa vie. Invité de Christophe Beaugrand sur M Radio, le chanteur et compositeur a évoqué sans détour la complexité d’avoir pour père Johnny Hallyday, icône du rock français décédé le 5 décembre 2017.
Partager un père icône
Interrogé par Christophe Beaugrand sur la manière dont il a vécu le fait que « Johnny » appartienne en quelque sorte au public, David Hallyday a confirmé une impression durable d’injustice enfantine. Lorsque l’animateur lui demande : « Est-ce que tu en as voulu à un moment donné au public, parce qu’on a l’impression qu’il est à nous, Johnny, et toute ta vie, tu as dû partager ton papa avec tous les Français », il répond sans détour : « Plus tard, j’ai compris ça, mais petit, oui, c’était très bizarre ».
Il précise ensuite avoir exprimé ce ressenti dans son autobiographie : « J’ai l’impression, et je l’ai écrit quand j’ai fait mon autobiographie, quand j’étais tout petit, j’ai l’impression qu’on me volait un peu mes parents ». Ces mots éclairent la difficulté de grandir sous les projecteurs, quand l’intimité familiale est régulièrement bousculée par l’adulation et la curiosité collective.
David Hallyday rattache aussi cette sensation à une période précise : « Et puis c’était une époque de… C’était une folie. Une époque de ouf où les gens se jetaient carrément à la sortie de chez nous. Et quand tu as un témoignage de ça, petit, ça fait quand même bizarre. Ce n’est pas un truc normal ». Le souvenir d’un quotidien envahi par l’enthousiasme des fans reste central dans son récit.
Un deuil vécu en public
Au-delà de l’enfance, la question du partage s’est posée de façon encore plus marquée lors des obsèques de Johnny Hallyday. Christophe Beaugrand rappelle que la cérémonie est devenue un moment national : « C’est devenu une journée où la France s’est quasiment arrêtée. On a tous suivi ça à la télévision ou même dans Paris, puisque beaucoup de gens avaient fait le déplacement. C’est quand même particulier. »
David Hallyday reconnaît la difficulté de concilier deuil familial et événement public. « Pour moi, c’était très difficile parce que j’ai eu des sentiments mélangés », confie-t-il. Il ajoute : « En même temps, il y a cette énorme icône qui comptait pour les gens et qui représente tellement de choses. Et en même temps, tu es confronté à ta perte. Ta perte est une douleur immense ». Ces deux dimensions, intime et collective, cohabitent difficilement pour lui.
Le fils du Taulier décrit une tension persistante entre la célébration publique d’une figure emblématique et la douloureuse expérience personnelle de la disparition d’un parent. « Donc, tu as les deux choses qui ne se marient pas bien ensemble, finalement, qui t’habitent. C’est compliqué, mais en même temps, ça te rend plus fort à la fin de la journée. Donc, c’est des choses qu’il faut endurer et essayer de comprendre. Mes parents, ils ont tellement œuvré, on va dire, pour les gens. Donc ouais, c’est très, très émouvant », conclut-il, soulignant à la fois la peine et la fierté familiale.
Entre nostalgie et résilience
Les confidences de David Hallyday mettent en lumière un aspect souvent évoqué mais rarement détaillé de la vie des enfants de stars : la perte d’une part d’intimité et la nécessité d’apprendre à vivre avec un héritage émotionnel et médiatique. Sans renier l’importance de Johnny pour le public, il rappelle que ce lien fort avec les fans a des conséquences concrètes sur la cellule familiale.
Plusieurs passages de l’entretien montrent aussi la manière dont la parole publique peut servir à recadrer et exprimer des sentiments longtemps tus. En évoquant son autobiographie, David Hallyday a choisi de documenter et d’expliquer ce que ces expériences lui ont laissé, sans en faire un règlement de comptes mais plutôt une mise en perspective personnelle.
Mentionnés dans cet article : Johnny Hallyday, Christophe Beaugrand, Laura Smet, David Hallyday. L’entretien a été diffusé sur M Radio.
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