Emily Bécaud déplore le faible écho télévisé et radiophonique de son père
Ce mercredi 1er octobre 2025, Emily Bécaud était invitée de Bruce Toussaint dans la matinale Bonjour! sur TF1. La fille de Gilbert Bécaud — disparu le 18 décembre 2001 — a exprimé son regret face à ce qu’elle perçoit comme un manque d’hommages et de visibilité de l’œuvre de son père en France.
Interrogée sur l’absence des chansons de Gilbert Bécaud sur les ondes et à l’écran, elle a déclaré : « On ne l’entend pas à la radio, on ne l’entend pas à la télévision ». De nombreux admirateurs lui ayant déjà posé la question, elle a tenu à rappeler qu’elle n’était pas responsable des programmations : « À force de me poser la question, j’ai dit : ‘Mais arrêtez de me poser la question à moi, posez la question directement au programmateur de télé, au programmateur de radio’. Je ne suis pas programmatrice des chaînes de quoi que ce soit. »
Une reconnaissance à l’étranger que sa fille peine à retrouver en France
Emily Bécaud a souligné la notoriété internationale du chanteur. « Il a été chanté dans tous les pays. Il est reconnu dans tous les pays encore aujourd’hui », a-t-elle affirmé, rappelant qu’un standard comme Let It Be Me a notamment été repris récemment à l’étranger — elle a cité la prestation de Tom Jones sur The Voice UK — pour illustrer que certaines de ses chansons sont devenues des classiques hors de France.
« Gilbert Bécaud, dans les autres pays, est un standard, chose qui ne l’est pas en France. Et je me dis : ‘Mais pourquoi ? Il est français.’ », a ajouté Emily, manifestant son incompréhension quant à la place contemporaine du répertoire de son père sur les antennes nationales.
Florent Pagny évoqué comme possible porte-voix
Face à l’idée de confier la redécouverte du répertoire à une grande voix française, le journaliste a proposé qu’un artiste hexagonal reprenne les titres emblématiques. Emily n’a pas caché son choix : « J’adore Florent Pagny. » Elle a aussi rappelé que Gilbert Bécaud lui-même appréciait le chanteur : « Papa l’aimait beaucoup aussi. Il a dit : ‘Il ira loin, ce gars’. »
Bruce Toussaint a glissé, en souriant : « Écoutez, on sait jamais. S’il nous regarde. » Reste maintenant à savoir si Florent Pagny — ou un autre artiste — acceptera une telle proposition si elle lui est officiellement faite.
La mémoire familiale et le public jeune
Emily Bécaud a enfin insisté sur un point personnel et culturel : l’absence de Gilbert Bécaud dans la mémoire des plus jeunes. « Mes enfants à moi, qui sont jeunes, ne connaissent pas Gilbert Bécaud, parce qu’ils ne le voient pas à la télé. Si ce n’est pas mes archives qu’ils voient, ils ne connaissent pas Gilbert Bécaud. »
Elle a insisté sur la qualité des textes et des mélodies de son père : « Je suis désolée, il a des textes à tomber par terre, il a des mélodies à tomber par terre, il fait partie du patrimoine français. Je ne comprends pas pourquoi tout le monde bug. » Ces mots illustrent à la fois la dimension affective de sa démarche et la volonté de faire redécouvrir un répertoire qu’elle estime majeur.
Un appel à la visibilité plutôt qu’à de nouveaux hommages
Au-delà d’un simple désir d’hommages, Emily Bécaud semble plaider pour une visibilité plus régulière et directe : diffusion des enregistrements originaux, reprises par des artistes contemporains, ou rendez‑vous télévisés qui remettraient Gilbert Bécaud dans le paysage culturel français.
Lors de son intervention, elle a alterné regret, constat et propositions concrètes, sans toutefois se poser comme porte-parole des programmateurs. Son souhait est clair : voir la voix et l’image de son père mieux présentes pour que les nouvelles générations puissent le connaître autrement que par des archives privées.
Le débat reste ouvert — et dépendra autant des choix éditoriaux des antennes que de la volonté des artistes de reprendre ce répertoire. Emily Bécaud a, en tout cas, relancé la conversation sur la place de Gilbert Bécaud dans la mémoire musicale française, trente‑quatre ans après sa disparition.


