Les derniers instants et l’hommage national
Le 1er octobre 2018, Charles Aznavour s’est éteint à l’âge de 94 ans dans sa propriété de Mouriès (Bouches‑du‑Rhône). Il a rendu son dernier souffle alors qu’il prenait un bain, ce qui a conduit à la réalisation d’une autopsie.
Le rapport médico‑légal a conclu à « un œdème pulmonaire aigu responsable d’une défaillance cardio‑respiratoire qui s’est révélée être au‑dessus de toute ressource thérapeutique ». Ces termes officiels ont clos les interrogations sur les causes immédiates de sa disparition.
Le 5 octobre 2018, la France lui a rendu un hommage national aux Invalides, habituellement réservé aux militaires. Le président Emmanuel Macron a prononcé un discours au cours de cette cérémonie sobre et émouvante.
Dans son allocution, Emmanuel Macron a déclaré : « Charles Aznavour aurait voulu vivre un siècle, il se l’était promis, il nous l’avait promis comme un ultime défi lancé à la vie ». Il a ajouté : « l’âge ne l’avait pas empêché de rire, de créer de vivre, mais à quelques encâblures, la mort est venue le chercher et nous avons été surpris et tristes car nous n’avions pas l’habitude que sa volonté ne s’applique pas ».
Au moment où le cercueil quittait la cour des Invalides, la chanson Emmenez‑moi résonnait. Étaient présents, entre autres, le président et le Premier ministre arméniens, Armen Sarkissian et Nikol Pashinyan, ainsi que la famille du chanteur, dont son épouse Ulla et ses enfants.
Une vie privée marquée par plusieurs unions et des drames
Charles Aznavour s’est marié trois fois au cours de sa vie. Sa première union, en 1946, fut avec Micheline Rugel Fromentin. De cette relation est née une fille, Patricia dite Seda, en 1947.
Parallèlement, il a entretenu une relation extra‑conjugale avec la danseuse de cabaret Arlette Bordais, qui a donné naissance à un fils, Patrick Bordais, le 16 juillet 1951 à Vincennes. Charles Aznavour a reconnu Patrick neuf ans plus tard.
Le destin familial a connu un drame : en mai 1976, le corps de Patrick a été retrouvé à Neuilly‑sur‑Seine. Il avait 25 ans et son décès a été attribué à une surdose de drogue.
En octobre 1955, Aznavour a contracté un second mariage avec Evelyn Plessis, qui n’a pas donné lieu à enfant. En 1967, il a rencontré la Suédoise Ulla Thorsell, qu’il épousa — union qui donnera naissance à trois autres enfants : Katia en 1969, Misha en 1971 et Nicolas en 1977.
La chanson « À ma fille », sortie en 1964, précède la naissance de Katia. Dans ces paroles, il évoque déjà l’émotion qu’impliquera le jour où un père verra partir sa fille : « Je sais qu’un jour viendra, car la vie le commande, ce jour que j’appréhende où tu nous quitteras ». Le thème du passage du temps et du deuil y est clairement présent.
Le mariage de Katia : fête, invités et liens artistiques
Le 29 avril 2006, Charles Aznavour a vécu l’un de ces moments évoqués dans ses chansons : il a conduit sa fille Katia à l’autel pour son mariage avec Jean‑Rachid Kallouche. La cérémonie civile s’est tenue à la mairie du XVIe arrondissement de Paris.
Pour l’occasion, le chanteur est arrivé dans une Mercedes noire. Le dîner et la réception ont eu lieu au Pavillon Royal, dans le bois de Boulogne, où environ deux cents invités se sont retrouvés pour célébrer les mariés.
Parmi les convives figuraient plusieurs personnalités du monde du spectacle : le chanteur Dany Brillant, le rappeur Stomy Bugsy, le judoka Djamel Bouras, ainsi que les comédiens Gérard Darmon et Jean‑Claude Brialy. Faudel, cousin du marié, faisait également partie des invités.
Jean‑Rachid Kallouche, humoriste et producteur de musique et de cinéma, est devenu le compagnon de Katia. Il a produit, entre autres, Patients (2017) et La Vie scolaire (2019), ainsi que le film Monsieur Aznavour réalisé par Grand Corps Malade et Mehdi Idir en 2024, avec Tahar Rahim dans le rôle titre.
Katia Aznavour a elle‑même un parcours artistique : héritière de la blondeur suédoise de sa mère Ulla, elle a souvent accompagné son père en tournée en qualité de choriste, perpétuant ainsi une présence familiale dans la scène musicale.
