Bien que Marguerite n’ait pas remporté la dernière saison de la Star Academy, la jeune artiste a rapidement trouvé sa place sur la scène musicale. Son single Les filles, les meufs a fait forte impression : présenté comme un hymne féministe, il aborde sans détour des questions d’identité et de sexualité et a préparé le terrain pour son premier EP, Grandir, sorti quelques mois plus tard.
Un clip au naturel, un choix revendiqué
En pleine promotion de Grandir, Marguerite s’est confiée à nos confrères du Parisien. L’entretien a notamment porté sur le tournage du clip de son titre phare, où l’artiste adopte un parti pris visuel volontairement dépouillé. Sur les images, elle apparaît au naturel, le visage marqué par quelques boutons et les sourcils non épilés — un rendu assumé.
« Je n’avais pas envie d’être jolie », explique-t-elle, résumant son intention artistique. « Ce n’est pas ça que je souhaitais transmettre avec cette chanson. Quand j’ai vu les premières images, ça a été une révélation. J’ai réalisé que j’aurais aimé, ado, voir des stars comme ça, pouvoir me dire ‘elle aussi a de l’acné, des poils sur le visage’. J’ai voulu faire ce geste. »
Réactions contrastées et impact réel
Le choix esthétique n’a pas laissé le public indifférent. Si l’approche de Marguerite a été saluée par certains comme un acte de représentation, elle a aussi suscité de nombreuses réactions négatives sur les réseaux sociaux. « Ça m’a un peu coûté », confie l’artiste. « Personne ne se voit d’aussi près (rires). »
Marguerite relate ensuite la violence de certaines réponses : « Le clip a aussi suscité beaucoup de violence sur les réseaux. Faut encaisser. J’ai reçu des insultes, des commentaires odieux, en continu, disant à quel point j’étais laide, des smileys ‘vomi’. » Ces remarques désobligeantes ont visiblement touché la chanteuse, mais n’ont pas entamé sa détermination.
Elle préfère mettre en avant l’autre versant du retour du public. « Pour quinze messages comme ça, il y en avait deux qui disaient : merci pour ma fille qui complexé sur sa moustache. Grâce à vous, elle se sent mieux. » Ce témoignage positif, selon elle, vaut pour l’instant tous les débats.
Entre intention artistique et réception publique
Le cas de Marguerite illustre une tension récurrente entre l’intention d’un·e artiste et la réception qu’en fait le public. En choisissant de montrer un visage familier et imparfait, elle voulait ouvrir une fenêtre de reconnaissance pour celles et ceux qui ne se retrouvent pas dans les canons de beauté habituels. Ce geste, sobre mais volontaire, questionne la norme et invite à repenser l’image que diffusent les médias et l’industrie musicale.
La publicité autour du single et de l’EP place aussi Marguerite dans un registre contemporain où l’authenticité est de plus en plus valorisée, mais où l’exposition entraine nécessairement des jugements virulents. Dans ce contexte, la jeune chanteuse navigue entre l’impact symbolique de son choix et la charge émotionnelle des réactions négatives.
Sans renier sa décision, Marguerite semble consciente du rôle que peut jouer une artiste dans la représentation. Entre critiques et remerciements, elle poursuit la promotion de Grandir et continue d’affirmer, par ses choix esthétiques, une vision personnelle et engagée de son travail.


