Un biopic annoncé pour 2026
Le destin de Gisèle Halimi, disparue le 28 juillet 2020 à l’âge de 93 ans à Paris, fait l’objet d’une adaptation au cinéma. Le long-métrage, intitulé Gisèle, est réalisé par Lauriane Escaffre et Yvo Muller et devrait paraître en 2026.
Le film se concentrera sur la période où Gisèle Halimi exerçait comme avocate, et racontera notamment l’affaire Marie-Claire Chevalier. En 1972, Halimi avait défendu cette jeune femme lors du procès de Bobigny pour « avortement illégal », un procès dont le retentissement a contribué, trois ans plus tard, à l’adoption de la loi Veil.
Gisèle Halimi, Franco‑Tunisienne, était avocate de profession. Elle a aussi été députée de 1981 à 1984 et ambassadrice de l’UNESCO. Surtout, elle a mené plusieurs combats publics, en particulier pour la libéralisation de l’avortement et la criminalisation du viol, et est restée une figure du féminisme.
Charlotte Gainsbourg choisie pour incarner Gisèle Halimi
La comédienne Charlotte Gainsbourg a été retenue pour interpréter le rôle-titre. Agée de 54 ans et issue d’une carrière cinématographique reconnue, la fille de Jane Birkin et Serge Gainsbourg est présentée par l’équipe du film comme la principale interprète du personnage.
Ce choix n’est pas anodin : la période visée par le film, ainsi que l’intensité dramatique du procès de Bobigny, exigent un jeu porté par une actrice capable de soutenir un rôle historique et chargé politiquement.
Une polémique publique autour du casting
Le casting de Charlotte Gainsbourg suscite toutefois une controverse. Une pétition a été lancée pour contester sa légitimité à incarner Gisèle Halimi, certains signataires estimant qu’elle n’est pas la personne adéquate pour ce rôle. La pétition qualifie l’actrice « d’illégitime » à endosser cette figure historique.
Selon la chroniqueuse Alba Ventura, lors de la matinale de TF1 Bonjour!, le journal L’Humanité a été « le premier à s’en prendre à l’actrice ». L’Humanité et d’autres opposants pointent notamment un élément précis : Charlotte Gainsbourg a signé une tribune aux côtés d’autres personnalités issues de la communauté juive, où elle appelait Emmanuel Macron à « ne pas reconnaître l’État palestinien sans condition préalable ». Pour certains militants pro‑Palestiniens, le fait que l’actrice n’adhère pas totalement aux positions politiques attribuées à Gisèle Halimi suffit à remettre en cause sa capacité à la représenter, « même si ces idées-là ne sont pas l’objet du film », selon leurs critiques citées dans les médias.
Le contexte politique et l’engagement de Gisèle Halimi
La polémique renvoie au parcours politique réel de Gisèle Halimi. La juriste avait, au cours de sa vie, pris position en faveur de la cause palestinienne et a défendu des personnalités liées à ce combat. Le texte de présentation du film rappelle notamment qu’elle a été l’avocate de Marwan Barghouti, leader du Fatah et figure de la résistance palestinienne.
Cette prise de position d’Halimi explique en partie la sensibilité du choix d’une actrice pour la représenter, et la politisation des débats autour du casting.
Des précédents et la sensibilité des choix de casting
Le cas de Charlotte Gainsbourg n’est pas le premier où l’identité ou les prises de position d’une comédienne suscitent des réserves. Dans un projet antérieur, Virginie Efira avait été pressentie pour incarner Gisèle Halimi dans un autre film qui n’a pas abouti. À l’époque, certains critiques avaient jugé l’actrice belge « trop blonde et pas assez juive » pour le rôle, remarque qui avait déjà illustré la manière dont l’apparence et l’appartenance perçue peuvent peser sur le choix d’interprètes pour des figures historiques.
Les discussions autour de Gisèle montrent combien la représentation cinématographique de personnalités engagées peut réveiller des débats publics sur l’adéquation entre biographie, convictions et interprétation artistique. Le film Gisèle, dont la sortie est prévue en 2026, devra naviguer entre fidélité historique et liberté de création au moment où la controverse sur son casting reste vive.


