Depuis plusieurs années, Guillaume Pley anime Legend, une émission où se succèdent personnalités du monde de la musique, entrepreneurs et figures du divertissement. Chaque invité y raconte anecdotes, coups de gueule et convictions. Le dernier épisode, consacré à Anthony Bourbon, fondateur de Feed et juré de Qui veut être mon associé ? sur M6, n’a pas dérogé à la règle : l’homme d’affaires y a livré une réflexion franche et assumée sur la générosité des riches.
Un aveu sans détour sur la générosité
Anthony Bourbon a d’abord posé une distinction claire entre sa générosité privée et publique. « Je suis généreux avec (s)es proches », a-t-il déclaré, avant de nuancer : « Je ne suis pas assez investi dans le monde associatif, à donner beaucoup d’argent… ou alors je le fais avec mes propres fonds de donation. »
Cette formule illustre une logique personnelle : protéger et assurer le bien-être de son cercle intime prime sur les actions philanthropiques publiques. L’entrepreneur explique ainsi préférer mettre « les miens à l’abri. J’achète des maisons, des montres à mes proches, je veux vraiment les mettre à l’aise. »
« Il faut être égoïste si tu veux réussir » : la métaphore de l’avion
Au cœur de son propos, Anthony Bourbon défend l’idée d’un égoïsme stratégique. « Il faut être égoïste si tu veux réussir », affirme-t-il, avant d’illustrer son raisonnement par une image marquante : « C’est comme dans l’avion : si tu veux mettre le masque à oxygène à ton enfant avant toi, tu tombes dans les vapes… mais si tu le mets d’abord, tu peux gérer. Dans la vie, c’est pareil : gagne ton argent, réussis ta vie, puis embarque les autres avec toi. »
Cette comparaison synthétise sa vision : la réussite individuelle servirait ensuite de levier pour aider d’autres personnes, mais seulement après avoir sécurisé ses propres moyens. Le propos relève d’un choix philosophique autant que stratégique, et il est exprimé sans détour.
Une aversion pour le gaspillage et un pragmatisme assumé
Au-delà de la question morale, Anthony Bourbon évoque aussi un comportement quotidien très pragmatique. « Il n’y a pas de petites économies. Quand une lumière reste allumée ou que l’eau coule, ça me stresse. »
Pour lui, cette attention aux dépenses n’est pas synonyme d’avarice gratuite. Il explique que la rétention de ressources répond à une logique de protection : préserver son patrimoine et celui de ses proches avant de s’engager publiquement. « Les riches ne sont pas radins par méchanceté, mais par stratégie », résume implicitement l’entrepreneur, qui dit appliquer cette logique « à la lettre ».
Ce positionnement met en lumière une tension souvent présente dans le débat public : la frontière entre prudence financière et responsabilité sociale. Anthony Bourbon choisit de privilégier l’autonomie et la sécurité personnelle, plutôt que des gestes philanthropiques visibles et immédiats.
Une publication partagée via Instagram
Invité sur Legend, Anthony Bourbon n’a pas évité le sujet sensible de la générosité. Ses paroles reflètent une ligne de conduite nette : un engagement prioritaire envers les proches, une économie des gestes publics et une vision où la réussite individuelle devient le point de départ d’une éventuelle solidarité. Ces déclarations contribuent au débat sur la place et la nature de la philanthropie chez les entrepreneurs, sans pour autant prétendre à une réponse unique ou universelle.


