Ce samedi 20 septembre, une vingtaine de personnalités publiques ont co-signé une lettre ouverte parue dans Le Figaro exhortant Emmanuel Macron à conditionner la reconnaissance d’un éventuel État palestinien à « la libération des otages et le démantèlement du Hamas ». Parmi les signataires figurent Arthur, Yvan Attal, Charlotte Gainsbourg et Bernard-Henri Lévy. Cette prise de position a immédiatement déclenché un débat public et provoqué des critiques, notamment de la part d’élus de la France insoumise.
La tribune et ses objectifs
La lettre, publiée dans un grand quotidien national, appelle le chef de l’État à associer toute reconnaissance de l’État palestinien à des conditions précises. Les signataires mettent l’accent sur la nécessité de rendre prioritaire la libération des personnes enlevées et d’agir contre le mouvement Hamas. La formule « la libération des otages et le démantèlement du Hamas » a été reprise dans plusieurs médias et sur les réseaux sociaux, accentuant la visibilité de la tribune.
Les noms connus du monde du spectacle et de la pensée publique ont renforcé la portée médiatique du texte. Le caractère collectif de l’initiative — une vingtaine de personnalités — visait clairement à peser sur le débat politique national et à interpeller directement le président de la République.
La réaction de Rima Hassan et la polémique autour de Charlotte Gainsbourg
La députée européenne Rima Hassan, engagée publiquement sur la question des otages et connue pour avoir participé à une flottille aux côtés de Greta Thunberg pour soutenir des habitants de Gaza, a ciblé Charlotte Gainsbourg dans un message publié sur X (anciennement Twitter). Rima Hassan a relevé que Charlotte Gainsbourg suit sur Instagram deux comptes pro-israéliens. L’un d’eux serait le compte officiel de l’armée israélienne, l’autre un compte répertoriant des « photos propagandistes du Hamas », identifié sous le nom « Hamas fake photos ».
Sur X, Rima Hassan a écrit : « Comptes suivis par Charlotte Gainsbourg qui vient de signer une lettre aux côtés du CRIF pour demander à Emmanuel Macron de ne pas reconnaître l’Etat Palestinien. Elle suit l’armée israélienne et un compte pro israélien intitulé ‘Hamas fake photos’ ». Ce message a rapidement circulé : il avait été liké près de 5 000 fois en moins de six heures au moment des premières reprises.
Le tweet comprend également un lien d’image : https://pic.twitter.com/4CeGe1jXWD. Cette mise en lumière des comptes suivis par l’actrice a alimenté la controverse, en particulier chez ceux qui estiment que la position de personnalités publiques doit être cohérente avec leurs choix de communication en ligne.
Un engagement public répété de Charlotte Gainsbourg
Charlotte Gainsbourg n’a pas caché son positionnement sur ce dossier. Depuis les événements du 7 octobre, elle a multiplié les gestes publics : le 10 octobre, trois jours après l’attaque, elle avait co-signé une tribune dans Le Point appelant à la libération immédiate des otages enlevés par le Hamas. Début 2024, elle a prêté sa voix à une vidéo lue au nom des familles d’otages, récitant notamment les prénoms des femmes enlevées au festival Nova.
Pour le premier anniversaire de l’attaque, le 7 octobre 2024, Charlotte Gainsbourg a participé à l’hommage rendu par le CRIF à Paris et a lu un texte lors de la cérémonie. Le 21 mars 2024 enfin, elle a co-signé une lettre publiée dans Le Monde demandant aux candidats aux élections européennes de rejeter l’antisémitisme, dans un contexte de mobilisations pro-otages en France.
Ces différentes interventions dessinent un engagement constant de la comédienne et chanteuse sur ce sujet sensible. Elles expliquent en partie pourquoi sa signature dans la tribune parue le 20 septembre a suscité une attention particulière.
Une polémique symptomatique des débats actuels
La controverse autour des comptes suivis sur Instagram et des prises de position publiques illustre la façon dont les réseaux sociaux amplifient et polarisent les débats géopolitiques et moraux. D’un côté, des personnalités publiques cherchent à peser sur la politique nationale en prenant position sur des sujets internationaux. De l’autre, leurs habitudes numériques et leurs affiliations en ligne sont scrutées et parfois utilisées pour remettre en question la cohérence de leurs engagements.
Dans ce cas précis, la lettre signée par une vingtaine de figures publiques a déclenché des réactions immédiates. Plusieurs élus insoumis ont exprimé leur désaccord, tandis que d’autres voix ont soutenu la démarche ou insisté sur la complexité du dossier. Le débat reste ouvert et se poursuit sur les réseaux sociaux et dans la presse.
La diffusion de la tribune et la réplique de Rima Hassan montrent combien les prises de position individuelles peuvent rapidement devenir des enjeux collectifs, notamment lorsque des noms connus sont impliqués et que les réseaux sociaux servent d’arène de confrontation.


