Les derniers chiffres d’audience viennent de tomber, et pour Léa Salamé le résultat est inédit depuis sa prise de fonction au « 20 Heures » de France 2 : le journal passe sous la barre symbolique des 3,5 millions de téléspectateurs. Un contre‑temps chiffré qui interroge la stratégie éditoriale et l’image de la chaîne à l’heure du prime time.
Chute historique des audiences
Les audiences du mardi 16 septembre 2025 ont servi de révélateur : France 2 enregistre un recul significatif sur sa tranche phare de l’information du soir. Pour la première fois depuis sa nomination au poste de présentatrice, Léa Salamé ne parvient pas à maintenir le cap au‑dessus de la barre des 3,5 millions de téléspectateurs, un seuil symbolique pour la deuxième chaîne nationale.
Ce recul intervient alors que la rentrée 2025 était présentée comme un tournant stratégique. TF1 reste largement en tête sur la même tranche horaire, accentuant l’écart entre les deux chaînes généralistes. Les responsables et observateurs des médias soulignent que ce type de fluctuation peut traduire des choix éditoriaux, des dynamiques concurrentielles, ou simplement des variations ponctuelles du public.
Il est important de rappeler que l’audience sur une soirée ne suffit pas à établir une tendance pérenne. Les chiffres d’un jour servent souvent de point de comparaison, mais la consolidation d’un mouvement exige plusieurs enquêtes et mesures sur la durée.
L’échange embarrassant avec Marion Cotillard
Ce recul significatif survient au lendemain d’un moment en direct qui a fait réagir. Lors d’un entretien avec l’actrice Marion Cotillard, invitée pour évoquer son actualité cinématographique, Léa Salamé a abordé en fin d’émission la question de la séparation entre Marion Cotillard et Guillaume Canet. La réponse de l’actrice, sèche et brève, a été : « Je vais bien. Et vous ? »
Cette réplique a provoqué un malaise perceptible sur le plateau et suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Plusieurs internautes ont jugé la question déplacée, estimant que le journal télévisé n’était pas l’endroit pour creuser une séparation privée. D’autres ont dénoncé une volonté supposée de « faire le buzz » avec un sujet people, à rebours du ton attendu d’un journal d’information.
Pour certains commentateurs, la coïncidence entre cet incident en direct et la baisse d’audience le lendemain n’est pas anodine. Ils y voient un signe d’irritation d’une partie du public vis‑à‑vis d’un traitement jugé trop intrusif ou inapproprié pour le format du 20 Heures.
Cependant, plusieurs spécialistes des médias appellent à la prudence. La corrélation temporelle entre un échange polémique et une dégradation des audiences n’établit pas nécessairement une relation de cause à effet. D’autres facteurs — programmation concurrente, actualité nationale, ou comportements saisonniers des téléspectateurs — peuvent tout autant expliquer un recul d’audience sur une soirée.
Réactions et enjeux pour France 2
Sur les réseaux sociaux, les commentaires ont été vifs. Certains téléspectateurs demandent à la journaliste de rester sur un ton plus institutionnel lors du journal, tandis que d’autres défendent la liberté d’interroger les personnalités publiques sur des aspects personnels si ces sujets ont un impact médiatique.
Pour France 2, la question est désormais stratégique : faut‑il recentrer le JT sur des sujets strictement d’information pour reconquérir un public plus large, ou assumer des formats mêlant actualité et entretiens plus personnels pour maintenir une singularité éditoriale ?
Léa Salamé reste, aux yeux d’une partie du public et des professionnels, une animatrice capable de redonner du souffle à un journal historique. Mais cet épisode rappelle les fragilités inhérentes au poste : un moment perçu comme maladroit peut se traduire rapidement en débat public et en mouvement d’opinion.
À court terme, la vigilance sera de mise : France 2 et son équipe devront analyser les courbes d’audience des jours suivants, affiner leur ligne éditoriale et maîtriser la perception du public pour espérer inverser la tendance.


