Mauvaise nouvelle pour Tony Parker : l’État a donné un avis défavorable au projet Ananda Resort, empêchant, pour l’heure, la réalisation du complexe touristique que l’ancien champion de basket souhaitait implanter à Villard-de-Lans, dans le Vercors. La décision, relayée par le Dauphiné Libéré, met un coup d’arrêt à un dossier porté par Tony Parker depuis 2019, et qui avait déjà impliqué le rachat des remontées mécaniques de la station de Villard-Corrençon il y a six ans.
Le refus de l’État et ses motifs
Le préfet, en sa qualité de coordinateur de massif, a émis un avis défavorable en jugeant le projet « excessif » au regard du dimensionnement prévu. Les services de l’État estiment que l’ampleur du complexe ne s’accorde pas avec l’offre touristique actuelle et les équilibres à préserver en matière de ressources naturelles, selon les éléments cités par le Dauphiné Libéré.
Concrètement, Tony Parker et ses partenaires avaient déjà revu à la baisse la capacité hôtelière prévue au départ. Le projet, initialement pensé pour offrir 900 lits, avait été recalibré à 700 lits dans l’espoir de mieux s’intégrer au territoire. Malgré cet ajustement, ces efforts n’ont pas suffi à convaincre la préfecture.
Des avis divisés à Villard-de-Lans
La décision suscite des réactions contrastées parmi les habitants. Certains se disent soulagés par ce rejet administratif. « Si le préfet a retoqué le projet, je m’en vois assez satisfait. Il y avait l’air d’avoir une bonne opposition au projet », explique un riverain au Dauphiné Libéré, ajoutant que le projet pouvait « dénaturer un petit peu le paysage du balcon de Villard ». Pour cet habitant, le refus répond à une inquiétude locale sur l’impact paysager et l’adaptation du site.
D’autres résidents adoptent un ton plus pondéré. « Tous les gros projets d’envergure ont des pour et des contre. Il faut avoir une vision pragmatique des choses », dit un autre villageois, tout en estimant que le promoteur a manqué de clarté. Selon lui, « le projet a été maladroit sur la transparence et la projection que les gens auraient pu en avoir ». Il rappelle, par ailleurs, que Tony Parker aurait reconnu à la presse qu’à un moment il aurait dû être plus transparent sur ses intentions.
Enfin, certains habitants regrettent la décision, soulignant le potentiel économique d’un tel investissement pour une petite station. « C’est vraiment dommage pour le village, parce que quand vous avez quelqu’un qui apporte quelque chose sur une petite station de village comme nous, c’est dommage qu’on le retoque », confie un résident, qui craint que l’opposition au projet témoigne d’une méconnaissance de la dépendance locale au tourisme.
Une porte encore entrouverte pour Ananda Resort
Malgré ce contretemps, la situation n’est pas nécessairement définitive. Le Dauphiné Libéré précise que l’État laisse une possibilité d’avancer un projet remanié à l’avenir. Reste à savoir si Tony Parker et ses partenaires choisiront de retravailler leur dossier pour répondre aux objections formulées par la préfecture, notamment sur le dimensionnement et les garanties environnementales, ou s’ils abandonneront leurs ambitions sur ce site.
Depuis l’annonce du refus, aucune déclaration officielle récente de Tony Parker n’a été citée publiquement dans les éléments repris par la presse locale. Le calendrier et la forme d’une éventuelle nouvelle proposition restent donc inconnus à ce stade.
Pour l’heure, Villard-de-Lans se retrouve au centre d’un débat classique entre développement touristique et préservation des équilibres locaux. L’affaire Ananda Resort illustre la difficulté d’articuler grandes ambitions privées et acceptabilité sociale dans des territoires sensibles, surtout lorsqu’un projet mobilise d’importants moyens et suscite des attentes contradictoires parmi les habitants.


