Patrick Cohen est sorti du silence ce lundi 15 septembre 2025 en prenant la parole sur le plateau de C à Vous. Le chroniqueur, jusque-là resté muet, a répondu aux réactions provoquées par la diffusion par L’Incorret, média d’extrême droite, d’extraits vidéo montrant un déjeuner parisien en juillet dernier auquel participaient Thomas Legrand et lui-même, aux côtés de Pierre Jouvet et Luc Broussy, respectivement secrétaire général et président du conseil national du PS.
Un extrait diffusé par L’Incorret et la phrase qui a fait réagir
Le 5 septembre, L’Incorret publiait des images coupées d’une conversation au cours de laquelle Thomas Legrand aurait déclaré : « Nous, on fait ce qu’il faut pour (Rachida) Dati, Patrick (Cohen) et moi ». Ce passage a déclenché une vague de critiques, particulièrement dirigées contre Thomas Legrand, et a relancé le débat sur l’indépendance des journalistes politiques lorsqu’ils rencontrent des responsables partisans.
Face à la polémique, Thomas Legrand a déjà pris la parole avant Patrick Cohen et a renoncé depuis à son émission hebdomadaire sur France Inter, selon les éléments rapportés dans le dossier public. Certains observateurs ont pointé l’étonnement que suscite le fait même que deux journalistes échangent avec des hommes politiques ; d’autres ont surtout reproché la tonalité et l’objet de la conversation, qualifiée par ses détracteurs d’anti-Dati.
Les explications et les excuses de Patrick Cohen
Sur C à Vous, Patrick Cohen a présenté des excuses et a justifié le délai de sa prise de parole. « Cette affaire nécessite des explications aux téléspectateurs de C à Vous, à qui nous devons des comptes », a-t-il déclaré, expliquant qu’il avait souhaité prendre « du recul et de la réflexion » avant de réagir, après une semaine marquée par « une intense actualité politique ».
Le chroniqueur a rappelé que ces rencontres font partie du métier de journaliste politique : « On échange avec les politiques de tous bords, on partage des cafés, parfois des déjeuners, pour obtenir des informations et nourrir leurs papiers ou leurs éditos. » Il a aussi affirmé que l’orientation politique personnelle d’un journaliste — « le cœur à droite ou à gauche ou nulle part » — importe moins que le respect de l’honnêteté et de l’impartialité dans l’exercice du métier.
Pour étayer sa défense, Patrick Cohen a ajouté que ses critiques et ses questions « sont assez largement distribuées, y compris contre le PS ». Il a par ailleurs expliqué que le rendez‑vous avait été sollicité en raison, selon lui, du « mécontentement des proches d’Olivier Faure » à propos de ses éditoriaux.
Des extraits « coupés » et une sommation pour obtenir les rushes
Le chroniqueur a contesté la version donnée par les séquences diffusées en ligne, déclarant qu’il ne s’agissait pas d’un unique enregistrement mais de « plusieurs extraits, de sons sélectionnés, coupés, charcutés » tirés d’une discussion qui, selon lui, a duré une heure et quart à une heure et demie. Il a assuré qu’une séquence avait été « coupée à dix reprises », évoquant « dix points de montage visibles à l’œil nu ».
Ces éléments l’amènent à estimer que la vidéo aurait été « volée et montée dans le seul but de provoquer une interprétation biaisée et malhonnête, en clair, pour nous nuire ». Patrick Cohen a indiqué avoir adressé, « aujourd’hui », une sommation par voie d’huissier pour obtenir les rushes, précisant agir ainsi avec Thomas Legrand parce qu’ils « n’auraient rien à se reprocher ». Nous rapportons ces déclarations telles qu’énoncées sur le plateau ; la démarche juridique évoquée n’a pas été détaillée par le chroniqueur dans ses modalités publiques.
Sur le même plateau, la séquence de la mise au point a été relayée sur les réseaux : on trouve notamment le commentaire publié en accompagnement d’un extrait, « 🔴 La mise au point de Patrick Cohen, ce soir, dans #CàVous », suivi du lien vers le post (https://pic.twitter.com/fqAeFkcET6).
La diffusion de ces extraits et la réaction des journalistes concernés relancent le débat sur les pratiques de rencontre entre médias et politiques. Patrick Cohen, en prenant la parole, a cherché à rétablir le contexte selon sa version et à affirmer sa bonne foi, tout en annonçant des démarches pour obtenir l’intégralité des images et sons de la rencontre.
