Arnaud, qui a accepté de parler à Paris Match, affirme avoir été plus que le simple « colocataire » décrit dans le livre Filip pour la vie, signé par Valérie Bourdin (éditions du Rocher). Il se présente aujourd’hui comme le compagnon présumé et le dernier soutien de Filip Nikolic, l’ancien membre du groupe 2Be3 décédé en 2009. Ses déclarations relancent le débat autour de la vie intime du chanteur et contredisent certains éléments du récit de la veuve.
Une rencontre à Miami en 1999
Selon Arnaud, leur histoire commence en 1999, aux États-Unis. Il travaillait alors pour la Barclays et raconte avoir participé à un projet de carte bancaire destinée aux jeunes, pour lequel la banque voulait sponsoriser le groupe 2Be3. « Je travaillais pour la Barclays et la banque voulait faire une carte bancaire pour les jeunes. On s’était dit : pourquoi ne pas sponsoriser cette carte avec les 2Be3 qui explosaient ? », confie-t-il à Paris Match.
La rencontre se serait déroulée à Miami. Arnaud décrit un « match » immédiat avec Filip : invitation à dîner, échanges prolongés, et promesse de se revoir à Paris. Quelques semaines plus tard, ils se seraient retrouvés dans la capitale française. Le récit inclut un épisode où Filip, résidant alors aux États-Unis, avait besoin d’une cassette à Paris contenant des chansons destinées à des producteurs. « Il m’a appelé », se souvient Arnaud : « soit tu m’envoies la cassette par DHL, soit tu me l’apportes ». Arnaud affirme avoir pris l’avion et indique que « le vrai démarrage de notre histoire a eu lieu à NY ».
Une relation présentée différemment selon les parties
Dans le livre de Valérie Bourdin, Arnaud est évoqué comme le « colocataire » du chanteur. Lui, en revanche, revendique une place plus intime : « il n’aurait pas seulement été le ‘colocataire’ de Filip Nikolic, mais son compagnon, son confident, et son ami », rapporte Paris Match. Il assure que leur relation a duré huit ans et qu’il a été présent lors des périodes les plus difficiles.
Arnaud évoque notamment les problèmes d’addiction rencontrés par Filip : drogues et alcool, selon lui, bien avant le déclin supposé de la carrière du chanteur. Il décrit une période où, confronté à la dégradation de l’état de Filip, l’entourage du chanteur l’aurait sollicité pour tenter de le remettre sur pied. C’est alors, selon lui, que Filip aurait officialisé sa rupture avec Valérie Bourdin et que les deux hommes auraient de nouveau partagé un domicile, rue du Faubourg Saint-Honoré.
Pour faire face aux questions sur leur cohabitation, Arnaud explique qu’ils avaient mis en place une façade : il se présentait comme « son conseiller immobilier ou son conseiller financier ». « Entre nous, c’était le deal », dit-il.
Les derniers instants et la parole publique
Arnaud affirme par ailleurs qu’il a « même partagé les derniers instants de la vie de Filip Nikolic », une affirmation qui s’oppose à la version avancée par Valérie Bourdin. Il explique qu’il prend la parole aujourd’hui pour rétablir ce qu’il considère comme la vérité sur la volonté de Filip de guérir et sur la force dont il a fait preuve. « En tant que dernier compagnon, je n’accepte pas que des choses qui ne sont pas vraies soient racontées », déclare-t-il. « C’est pour Filip Nikolic que je le fais. J’étais présent pour le soutenir durant ces années et je refuse que l’on occulte sa volonté de guérir et la force dont il a fait preuve. Notre histoire a duré huit ans et j’ai pu voir sa force, sa sensibilité et son engagement dans tout ce qu’il entreprenait. »
Arnaud précise qu’il ne réclame rien matériellement : « Je ne réclame rien, je gagne bien ma vie… » Mais il affirme vouloir contester la lecture de la vie de Filip qui, selon lui, s’appuie largement sur le livre de sa veuve et, par ricochet, sur le téléfilm diffusé par TF1, qu’il juge influencé par cet ouvrage.
Le récit d’Arnaud soulève des questions non résolues sur la nature exacte de sa relation avec Filip Nikolic. Ses propos, publiés par Paris Match, entrent en contradiction avec la version donnée par Valérie Bourdin dans son ouvrage. À ce stade, il s’agit de deux témoignages divergents qui réinterrogent la mémoire d’un artiste disparu et la manière dont sa vie privée a été racontée après sa mort.


