Kylian Mbappé a rarement la parole en public. Lorsque le capitaine des Bleus s’exprime, ses propos sont rapidement scrutés et interprétés. Dans un long entretien accordé à L’Équipe le 10 septembre, l’attaquant du Real Madrid a été interrogé sur l’affaire Paul Pogba, visé en 2022 par un guet-apens visant à lui soutirer 13 millions d’euros, et plus généralement sur la relation à l’argent. Une réponse brève et directe a suffi pour relancer le débat.
La phrase qui a tout déclenché
Dans L’Équipe, Mbappé a été questionné sur le thème « Peut-il tout détruire ? », en référence à l’argent. Sa réplique : « Il peut, oui. Plus tu as d’argent, plus tu as de problèmes. Certains ne voient pas que ta vie change, ils veulent garder l’image de toi quand tu étais enfant, quand tu étais avec eux… Mais tu n’es plus le même ». Ces mots, livrés dans le cadre d’un entretien détaillé, ont été extraits et commentés par la presse et par des émissions de télévision.
L’allusion au dossier Pogba — qui fut la victime d’une opération destinée à lui soutirer 13 millions d’euros en 2022 — contextualise la réflexion de Mbappé sur les effets pervers de la notoriété et de la fortune. Le footballeur n’avait pas livré d’analyse judiciaire : sa remarque reste une observation générale sur l’isolement et les tensions que peut générer l’argent au sein d’un cercle d’amis et relations.
Un passage télé spectaculaire : « Tout beau tout neuf » s’en empare
Le même 10 septembre, l’extrait a été diffusé dans l’émission Tout beau tout neuf, provoquant une vive passe d’armes entre chroniqueurs. La séquence a été présentée comme le « coup de gueule de Raymond », en référence à Raymond Aabou, chroniqueur connu du cercle de Cyril Hanouna, que l’article identifie comme chroniqueur de ce dernier.
Raymond Aabou a d’abord commenté de façon abrupte : « Kylian Mbappé s’était plaint que plus t’as de l’argent, plus t’as de problèmes. Moi, je dis que c’est mieux de ne rien dire, en fait ». Selon lui, certains problèmes existent indépendamment de l’argent et il a tenté de relativiser la plainte du joueur.
La réaction de Géraldine Maillet n’a pas tardé et la tension est montée rapidement. Elle a accusé Raymond de vouloir « bâillonner les gens » : « Tu veux bâillonner les gens, donc, toi. T’es contre la liberté d’expression », a-t-elle lancé, visiblement exaspérée.
La conversation a continué sur un ton vif. Raymond a précisé ses propos en évoquant un chiffre choc : « Pendant que lui, il touche 4 millions par mois … En fait, les gens, ils ont ces problèmes-là, mais sans l’argent. Les gens ont des problèmes sans l’argent. (…) Arrêtez de parler de problèmes ! ».
Géraldine Maillet a répondu en opposant des problèmes de nature différente, citant des accusations graves pour souligner l’irréductibilité des situations : « Mais quand t’es accusé, par exemple, d’avoir violé quelqu’un en Suède… C’est pas les mêmes problèmes. Donc c’est pas grave ? Donc tu fermes ta gue*le, en fait ? T’es riche, c’est pas grave. Donc t’es riche, tu fermes ta gu*ule, tu te défends pas. Comment ça se passe ? T’as juste le droit de te défendre si t’es pauvre ? ».
Elle a poursuivi en critiquant la posture qu’elle qualifie de démagogique : « T’es tellement démagogue ! On a le droit de se plaindre, d’avoir des moments difficiles dans la vie. On a le droit d’avoir de la famille malade, d’avoir des moments… Je ne comprends pas tes œillères comme ça. Tu veux tellement être le porte-parole des plus pauvres, des plus précaires. Genre : ‘Oui, moi, j’ai été camionneur, moi, j’ai été pauvre’ ». Raymond s’est défendu de vouloir incarner un porte-parole des pauvres.
La séquence s’est conclue sans conciliation nette : « Je pense que de dire que j’ai des problèmes à cause de l’argent, c’est pas bon. C’est pas bon », a insisté Raymond. Gilles Verdez, autre chroniqueur présent, a donné raison à Raymond en jugeant les propos de Mbappé « inaudibles » pour une partie du public : « Géraldine a totalement tort ! Ce que dit Kylian Mbappé, c’est inaudible ! Si encore il avait parlé des effets pervers de la célébrité […] Il y a des tas de gens qui souffrent, qui n’ont rien, et eux aimeraient avoir ne serait-ce qu’un millième de cet argent pour remplir leur caddie au supermarché. Tous ces gens-là qui souffrent, ils l’admirent. C’est pas audible, Géraldine, c’est pas audible ! ».
En quelques minutes, un extrait de plusieurs lignes dans L’Équipe a donc alimenté une confrontation déjà chargée sur la question sensible de l’argent, de la notoriété et des inégalités. Le débat illustre combien une phrase, sortie du contexte d’un long entretien, peut diverger en fonction des interprétations et des sensibilités des uns et des autres.
