Sur le plateau de Tout beau, tout n9uf, Hubert Guérin a affirmé avoir interrogé « les 60 Miss encore vivantes ». Lundi, cet ancien proche de Geneviève de Fontenay publie aux éditions Vérone une enquête où il assure qu’une soixantaine d’anciennes Miss France lui ont fait part d’agressions sexuelles, de harcèlements et, pour certaines, de viols perpétrés entre 1990 et 2002.
Les accusations portées dans l’enquête
Dans son livre, l’auteur relate des témoignages évoquant des comportements graves remontant aux années 1990 et au début des années 2000. Hubert Guérin affirme avoir recueilli ces récits et en a parlé publiquement, citant explicitement un chiffre — une soixantaine de Miss France — et précisant la nature des faits dénoncés.
Ces allégations ont provoqué une rapide salve de réactions publiques. La Société Miss France a d’abord publié un communiqué rappelant qu’Endemol, producteur historique de l’émission, « n’avait pas la main sur les Miss pendant cette période » et ne pouvait donc pas être tenue informée ni concernée selon elle par ces événements évoqués.
Répudiations publiques et menaces de poursuites
En soirée, Camille Cerf, elle-même Miss France, a été la première à monter au créneau. Elle a déclaré n’avoir « jamais parlé à Hubert Guérin » et annoncé son intention d’attaquer l’auteur en justice. Cette réaction a contribué à durcir le débat autour du livre et des méthodes invoquées pour recueillir les témoignages.
À présent, Sylvie Tellier, ancienne Miss France 2002 et directrice de l’organisation pendant quinze ans, a publié sa propre mise au point. Elle affirme ne pas avoir été interviewée par Hubert Guérin et dément avoir été informée, témoin ou victime d’agressions sexuelles au sein de Miss France durant son mandat ou au cours de sa carrière.
« J’ai été Miss France 2002 et j’ai dirigé l’organisation pendant quinze ans. Dans toute cette période, je n’ai jamais été victime, ni témoin, ni informée d’agressions sexuelles au sein de Miss France », écrit-elle, selon le communiqué diffusé. Elle ajoute qu’elle se serait immédiatement mobilisée pour accompagner une candidate à porter plainte si une telle révélation lui avait été faite.
Sylvie Tellier reproche aussi à l’auteur de l’avoir citée « à de nombreuses reprises » dans son enquête alors qu’il ne l’aurait « jamais interviewée ». Elle assure que « certaines Miss citées affirment elles-mêmes ne jamais lui avoir parlé ». Ce point met en lumière une tension factuelle : des noms et des citations apparaissent, mais les personnes concernées contestent certaines affirmations de l’auteur.
La question de l’anonymat et des suites judiciaires
Dans son communiqué, l’ancienne responsable de Miss France déplore « l’anonymat, les amalgames et les approximations » qui, selon elle, « ne servent pas la cause des victimes ». Elle rappelle que les violences sexuelles et sexistes doivent être traitées « devant les tribunaux » et se dit opposée au « déballage » médiatique, que ce soit dans un livre ou sur les plateaux de télévision.
Contrairement à Camille Cerf, Sylvie Tellier n’évoque pas l’intention de poursuivre l’auteur en justice. Son intervention vise surtout à contester le bien-fondé de certains éléments publiés et à souligner l’importance, selon elle, d’une procédure judiciaire pour établir les faits et la responsabilité de chacun.
Le débat public posé par cette parution mêle désormais revendications de transparence, précautions sur la vérification des sources et demandes de réparation. Les accusations formulées dans l’ouvrage et les dénégations publiques de figures emblématiques de l’univers Miss France maintiennent le dossier sous forte tension médiatique.
Pour rappel, la remise en cause des méthodes de recueil des témoignages fait partie des enjeux soulevés par ces réactions. Un lien partagé dans les échanges publics — pic.twitter.com/cyGJq1lGxm — a circulé sur les réseaux ; il illustre la diffusion rapide des prises de position et la polarisation des discussions autour du livre.
