François Cluzet a accepté de « déroger à la règle » lors de son passage sur France Inter ce jeudi 28 août 2025. Habituellement discret sur sa vie privée, le comédien de 69 ans est revenu, à la demande de Sonia Devillers, sur un pan douloureux de son passé : sa relation avec Marie Trintignant et la mémoire de la comédienne tuée en 2003 par Bertrand Cantat.
Un entretien rare sur France Inter
Invité du « Grand Portrait », François Cluzet était venu évoquer son nouveau film, Fils de, attendu en salles le 3 septembre. L’entretien a abordé sa carrière, sa mère et ses enfants, mais c’est la question, posée en fin d’émission par Sonia Devillers, qui a amené le comédien à parler d’un sujet qu’il aborde rarement en public.
Sonia Devillers a introduit la question en évoquant le documentaire Netflix diffusé en mars, De rock star à tueur : le cas Cantat, et le retentissement qu’il a eu. Elle a aussi mentionné qu’« un procureur vient de rouvrir l’enquête à Bordeaux », point qu’elle a présenté comme un élément du contexte récent. Très réservé au sujet du documentaire, François Cluzet a néanmoins accepté de s’exprimer, avec mesure.
La parole donnée à son fils
« Marie fait partie de ma vie. Pour moi, c’est évidemment bouleversant de penser à Marie, parce que je l’ai aimée, qu’elle m’a aimé et qu’on a ce fils », a déclaré François Cluzet, rappelant la dimension intime et familiale de ce lien.
Le comédien a expliqué pourquoi il avait longtemps refusé d’évoquer Marie en public : il avait promis à son fils de ne plus en parler. « Mais un jour, mon fils m’a dit, il devait avoir déjà trente ans : ‘Papa, s’il te plaît, ne parle plus de Marie à la télé ou la radio, parce que si tu savais comme à chaque fois ça nous redonne un coup de poignard’. Ce jour-là, je lui ai promis que je n’en parlerai plus jamais », a-t-il raconté.
Cette promesse familiale explique, selon lui, le silence dont il a fait preuve pendant des années. La concession faite jeudi reste donc mesurée : Cluzet a choisi de répondre, mais sans rompre l’engagement pris envers son fils.
Souvenirs partagés et ressentis
Interpellé par la journaliste, le comédien a aussi décrit le décalage entre la façon dont l’affaire a été traitée médiatiquement et celle dont il et les siens l’ont vécue. « Ce qui était dingue, c’est que c’était plus votre histoire que la nôtre. On nous parlait d’une histoire qui était notre intimité », a-t-il dit, soulignant que l’exposition médiatique avait souvent occulté les proches, en particulier les enfants.
« Quand je dis ‘nous’, pour moi, ce sont les enfants. Quand les faux amis disent à quel point ils l’ont bien connue, ça nous fait rire parce que nous, nous étions vraiment proches », a ajouté François Cluzet, évoquant la proximité qu’il gardait avec Marie malgré leur séparation.
Il a aussi tenu à rappeler des pans plus légers de leur relation : « Nous étions séparés avec Marie mais on riait comme pas un. Nous avons fait des films ensemble, nous nous connaissions bien, nous nous appréciions énormément. Je comprends pour les enfants ce coup de poignard. » Ces mots traduisent une volonté de préserver la mémoire de celle qu’il a aimée, sans instrumentaliser le drame.
Sonia Devillers, en réponse, a souligné l’impact du documentaire sur le public et sur la perception collective : « Nous sommes des millions de gens à avoir vu ce film, et à avoir compris la solitude dans laquelle vous avez pu être. » Elle a évoqué des images d’archives et des journalistes qui reconnaissaient des erreurs de traitement médiatique, formuler un « mea culpa » selon ses termes.
Cette intervention a visiblement contribué à ouvrir la parole de François Cluzet, sans pour autant l’amener à livrer des détails supplémentaires sur la douleur familiale ou sur les conséquences judiciaires évoquées par la journaliste.
« On est dans une époque tellement étonnante, agressive, délicate, difficile pour beaucoup, clownesque, farcesque que, finalement, il n’y a que le rire qui peut nous divertir », a-t-il également déclaré en lien avec la sortie de Fils de.
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