Agustín Galiana devait fêter sa « première fois en Belgique » en co-animant un prime comme il les aime. Le 23 août 2025, il rejoignait Sara De Paduwa à la présentation d’Alors on danse sur la RTBF, un numéro exceptionnel depuis le Brussels Dance Festival. Mais la soirée, prévue en direct, a été interrompue pour des raisons présentées par la production comme des « incidents techniques ». À 20h50, les téléspectateurs ont ainsi été redirigés vers le téléfilm Ni vu ni connu, tandis que la diffusion du festival était reportée à la deuxième partie de soirée.
Une diffusion en différé malgré une programmation alléchante
La grille prévoyait la présence d’artistes attendus : Christine and The Queens, Suzane, Catherine Lara, Puggy, Lubiana, Henri PFR et Elia Rose. La RTBF confirme que ces prestations ont bien eu lieu, mais en mode différé. Dans un premier temps, Sara De Paduwa avait expliqué aux téléspectateurs que le spectacle serait décalé à plus tard, avant que la chaîne ne communique davantage sur les raisons du basculement.
La décision a surpris les spectateurs présents et ceux devant leur poste. L’événement se déroulait en plein air, sur la place de la Bourse à Bruxelles, un cadre propice à l’ambiance festive du Brussels Dance Festival. Selon la RTBF, la production était prête pour le direct, mais des éléments apparus dans le public ont empêché techniquement la diffusion en live.
Des drapeaux palestiniens invoqués par la chaîne
Deux jours après l’incident, le 25 août, la porte-parole de la RTBF, Axelle Pollet, a apporté des précisions : « On était paré pour faire du direct. Des drapeaux militants empêchaient techniquement de diffuser le spectacle ». Elle a ajouté : « Tout message politique, quel qu’il soit, ne peut interférer avec un programme ». Ces mots soulignent le choix de la chaîne de retirer la diffusion en direct plutôt que de transmettre des images susceptibles d’être interprétées comme un soutien ou une prise de position.
La RTBF insiste sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’une volonté de museler la liberté d’expression. « On ne voulait pas susciter de débat autour de ces drapeaux ni entraver la liberté d’expression. On ne voulait pas que cela génère une tension dans le public ou sur les réseaux sociaux », a précisé la porte-parole. La crainte d’un emballement médiatique et d’une rupture de l’ambiance festive a pesé dans la décision.
Axelle Pollet a également expliqué que les organisateurs ne souhaitaient pas « tout gâcher de l’esprit festif ». Pour éviter une escalade au sein du public et sur les plateformes sociales, la production a choisi de couper le direct et de rediffuser les performances en différé, affirmant qu’ils « n’avaient pas le choix ».
La chaîne a présenté la situation comme un « problème technique » lors des premières communications publiques, une formulation qui, selon la porte-parole, visait à ne pas alimenter de polémiques immédiates sur l’événement. Cette stratégie de communication a visiblement recherché la désescalade plutôt que la confrontation.
Réactions et contexte
Sur place, le public a vécu une soirée partagée entre festivités musicales et moments de tension. La décision de déprogrammer le direct a soulevé des questions chez certains téléspectateurs et sur les réseaux sociaux, où la visibilité d’actions militantes lors d’événements culturels suscite régulièrement des débats sur la frontière entre art et politique.
La RTBF n’a, à ce stade, pas indiqué de suite disciplinaire ou juridique liée à l’incident. Les prestations des artistes ont été diffusées en différé, permettant au public chez lui de voir les concerts sans interruption des images contestées en direct.
Pour Agustín Galiana, cette soirée belge, annoncée comme une première réjouissante, restera marquée par une mise en ondes inhabituelle. Le présentateur et l’équipe ont dû s’adapter à une contrainte qui a changé la nature du prime, mais n’a pas empêché la diffusion des performances, quoique retardée.