Cet épisode tragique a profondément choqué la communauté du streaming : la mort en plein direct de Jean Pormanove, connu sous le nom de JP, a laissé ses fans et ses collègues sous le choc. Très vite, des accusations ont visé deux de ses camarades de plateau, Owen Cenazandotti (alias Narutovie) et Safine Hamadi (alias Safine), après la diffusion d’extraits montrant des moqueries et des gestes violents envers JP. L’enquête judiciaire ouverte depuis les faits a toutefois livré une première réponse sur l’origine du décès.
Autopsie : une cause « d’origine médicale ou toxicologique » privilégiée
Selon le parquet de Nice, l’autopsie « privilégie une cause d’origine médicale ou toxicologique » et « écarte clairement l’intervention d’un tiers ». Ces conclusions ont été communiquées alors que des examens complémentaires restent à conduire. Pour l’heure, les magistrats excluent donc la responsabilité directe d’un tiers dans le décès.
Les avocats des personnes mises en cause s’appuient sur cette première expertise pour défendre leurs clients. Me Philippe-Henry Honegger, avocat de Narutovie, a déclaré au Parisien : « Mon client et les autres participants à ces directs ne sont pas la cause du décès. L’expertise le dit, c’est une mort dite naturelle. » Owen Cenazandotti, très affecté par la disparition de son ami, « se sent soulagé que l’autopsie ait révélé la réalité qu’il connaissait », a précisé l’avocat.
« Tout cela n’était que fiction », répètent les défenseurs
Face aux images partielles qui circulent largement sur les réseaux sociaux, la défense insiste sur le caractère scénarisé des séquences. « Tout cela n’était que fiction, c’étaient des rôles et c’était faux », affirme la défense de Narutovie. Les streamers concernés comparent ces extraits à des scènes de catch plutôt qu’à de réelles violences, et soulignent que le consentement serait intervenu dans le cadre des directs.
Me Tom Michel, avocat de Safine, va dans le même sens : « L’autopsie ne pouvait pas être plus claire sur l’absence d’intervention d’un tiers. » Il ajoute que JP avait été volontairement mis en avant au sein des streams car il était le plus « populaire ». « Les gens venaient le voir lui, il était le personnage principal », dit-il, précisant que les scénarios étaient supposément connus et acceptés par tous les participants.
Cependant, les avocats reconnaissent la force émotionnelle et morale des images. Me Michel admet que « les images et les vidéos sont impressionnantes et choquantes sur le plan moral ». Du côté des streamers, la situation pèse lourdement : « Lui est en deuil, c’est émotionnellement très dur. Il se questionne sur les raisons pour lesquelles les gens l’accusent d’être à l’origine du décès. Il se fait cyberharceler de manière choquante », a alerté l’avocat de Safine.
Vidéos, réactions et contexte médiatique
Les séquences controversées, largement reprises sur les réseaux, ont alimenté l’indignation. Un message relayé sur Twitter illustre la tonalité des réactions publiques : « Vous aurez beau dire ce que vous voulez. Pote ou pas pote, quand ton \”ami\” est affaibli, malade ou en galère physiquement… Faire ça, c’est inhumain. Point. #jeanpormanove pic.twitter.com/5r23hfWpUC »
Le contexte s’alourdit encore du fait d’anciens éléments médiatiques : début 2025, Narutovie et Safine avaient déjà été entendus par la police après un article de Mediapart qui révélait que des internautes pouvaient payer pour voir des humiliations en direct. À l’époque, JP lui‑même avait « contesté fermement être victime de violences », selon les informations publiées.
Les extraits aujourd’hui partagés sur les réseaux sociaux ne restituent qu’une partie des échanges et suscitent des lectures contraires entre défense et accusation. Les autorités judiciaires poursuivent néanmoins des analyses complémentaires, notamment toxicologiques, pour affiner les causes du décès et confirmer les conclusions de l’autopsie initiale.
En l’état, l’enquête semble écarter l’hypothèse d’une intervention extérieure fatale, mais plusieurs questions demeurent, tant sur les circonstances précises des scènes filmées que sur la responsabilité morale et médiatique des participants. Les suites judiciaires dépendront des résultats des examens complémentaires et des pièces qui seront produites au dossier.