Jean Pormanove, figure devenue populaire sur les plateformes de streaming depuis 2020, est décédé dans son sommeil à l’âge de 46 ans, a annoncé lundi 18 août son ami et collègue Naruto dans une story Instagram. Sa disparition, brutale et tragique, a suscité une vague d’émotion sur les réseaux sociaux, mais aussi un débat virulent sur la responsabilité des plateformes et le traitement réservé aux personnes vulnérables en direct.
Annonce et circonstances inquiétantes
Dans sa story, Naruto a écrit : “J’ai toujours redouté le jour où je devrais écrire ces mots. Malheureusement, cette nuit, JP (Raphaël Graven) nous a quittés. (…) Je vous demande à tous de respecter sa mémoire et de ne pas partager la vidéo de son dernier souffle dans son sommeil”. Ces mots ont été largement repris et commentés par la communauté de streaming.
Selon plusieurs témoignages relayés en ligne, les derniers instants de Jean Pormanove auraient été filmés lors d’un live. On y verrait le streamer allongé sur un matelas dans une position inquiétante, ne répondant pas aux appels de ses amis présents. Ces éléments, rapportés par des internautes, ont nourri l’indignation et motivé l’ouverture d’une enquête judiciaire.
Quelques heures après l’annonce du décès, le parquet de Nice a confirmé qu’une enquête avait été ouverte afin de déterminer les causes du décès. A ce stade, les autorités cherchent à vérifier les circonstances exactes et l’enchaînement des faits, sans que de nouvelles conclusions n’aient été communiquées publiquement.
Polémique autour des lives et accusations contre l’entourage
Jean Pormanove s’était fait connaître sur TikTok et Twitch, à la fois pour ses sessions en direct et pour son contenu humoristique. Mais ces dernières semaines, il était au centre d’une polémique après un live impliquant Naruto et Safine, où des jeux humiliants auraient été organisés. Les deux hommes y raillaient notamment Jean et un autre homme en situation de handicap, identifié comme Coudoux, selon les récits partagés en ligne.
Ces séquences ont déclenché une forte réaction sur la Toile. De nombreux internautes ont dénoncé un manque de bienveillance et une exploitation d’une personne en difficulté. La récolte d’archives et la diffusion de captures ont contribué à mettre en lumière des pratiques jugées humiliantes et potentiellement dangereuses.
Face à l’indignation, des voix se sont élevées pour dénoncer la responsabilité des plateformes qui diffusent ce type de contenus en direct. Plusieurs internautes et observateurs demandent des comptes à Kick, la plateforme où auraient été diffusés plusieurs des lives incriminés, estimant que des mesures de modération auraient dû être prises.
Intervention politique et saisines
La ministre déléguée à l’IA et au Numérique, Clara Chappaz, est intervenue publiquement sur le dossier via le réseau X. Elle a tweeté : “Jean Pormanove a été humilié et maltraité pendant des mois en direct sur la plate-forme Kick. Une enquête judiciaire est en cours. J’ai saisi l’Arcom et effectué un signalement sur Pharos. J’ai également contacté les responsables de la plate-forme pour obtenir des explications”.
Clara Chappaz a également rappelé la responsabilité juridique des plateformes : “La responsabilité des plates-formes en ligne sur la diffusion de contenus illicites n’est pas une option : c’est la loi. Ce type de défaillances peut conduire au pire et n’a pas sa place en France, en Europe ni ailleurs”. Ces propos traduisent la volonté des autorités de comprendre comment des contenus potentiellement illicites ont pu rester accessibles.
La ministre indique avoir saisi les organismes compétents pour faire la lumière sur la série d’émissions et vérifier si des signalements antérieurs avaient été traités par les services de modération.
Réactions et hommages
Outre la colère et les demandes de sanctions, de nombreux messages de soutien et d’hommages ont été publiés. Des collègues streameurs, des abonnés et des membres de la communauté ont salué la mémoire de Jean Pormanove et exprimé leur choc. Des internautes appellent aussi au respect de la vie privée et à la prudence quant à la diffusion d’images sensibles, comme le demandait Naruto dans son annonce initiale.
Alors que l’enquête suit son cours, la mort de Jean Pormanove soulève des questions plus larges sur la régulation du contenu en direct, la protection des personnes vulnérables et la responsabilité partagée entre créateurs, plateformes et autorités. Les investigations judiciaires détermineront si des manquements ont contribué à ce drame et si des poursuites seront engagées.