Claudia Tagbo a traversé une période difficile dont elle continue de parler avec franchise. À 30 ans, la comédienne a été diagnostiquée d’un cancer du sein, une épreuve qu’elle a évoquée à plusieurs reprises au fil des ans.

Un dépistage inattendu et le choc du diagnostic

« Ça a démarré comme un gag », confiait-elle à RoseUp en 2015, revenant sur les circonstances du diagnostic. Elle raconte qu’un jour, après une grosse crève, elle a demandé au médecin une mammographie, évoquant avec humour l’âge où il faut commencer les dépistages. Le praticien a répondu « Heu…OK, si vous voulez ». Puis on lui a découvert « quelque chose » — une découverte qu’elle n’a d’abord pas cru.

À l’époque, Claudia Tagbo était en pleine ascension médiatique, notamment au Jamel Comedy Club. Le diagnostic est survenu alors qu’elle répétait et se produisait devant un public encore en train de la découvrir. Face à la maladie, elle a pu compter sur un entourage présent : « Mon père, ma mère, mes frères et sœurs étaient tous présents », soulignait-elle.

Parcours de soins et message sur la guérison

La comédienne a dû affronter plusieurs étapes médicales : chirurgie, radiothérapie, un curetage et une ablation partielle d’un sein, selon ses propres mots. En 2024, au micro d’Auféminin, elle est revenue sur ces traitements et sur ce que signifie être malade.

« On est dans l’inconnu, on a peur, forcément. On se pose tout un tas de questions », disait-elle, décrivant la succession des étapes — chimiothérapie, reconstruction — qui se vivent « au fur et à mesure ». Pour elle, « la grosse part de la guérison, c’est surtout d’accepter le fait d’être malade ». Elle a insisté sur l’aspect intime de la maladie : même bien entourée, la lutte reste personnelle. Sa chance, a-t-elle ajouté, a été d’avoir « un homme dans [sa] vie » et « énormément d’amour », ce qui, selon elle, a rendu l’épreuve plus supportable.

Ses propos mettent en lumière une réalité souvent évoquée par des personnes touchées par le cancer : au-delà des soins, l’accompagnement affectif et social joue un rôle central dans le vécu de la maladie.

Des messages outranciers reçus pendant la convalescence

Le 17 août 2025, dans le podcast Boum Boum, Claudia Tagbo a de nouveau évoqué ces moments difficiles, non seulement à cause de la maladie, mais aussi à cause de messages violents qu’elle a reçus en ligne. Elle a cité une phrase particulièrement choquante : « Dommage qu’elle ne soit pas morte ». Cette lecture lui a fait « pleurer » sur le moment.

Elle a ensuite expliqué comment elle a tenté de se protéger face à ces attaques : prendre du recul, se rappeler que l’auteur est « quelqu’un derrière son écran, qui ne te connaît pas et ne sait pas ce que tu traverses… ». Pour elle, ces messages traduisent avant tout un malaise personnel de leurs auteurs. « À partir du moment où on peut faire ça, c’est qu’il est temps de débrancher », a-t-elle dit, soulignant la nécessité de se préserver psychologiquement.

Une parole publique pour briser le silence

Claudia Tagbo a été une figure de la comédie et de la télévision, et sa parole sur son parcours de santé résonne dans l’espace public. Elle avait déjà brisé le silence sur d’autres événements médiatiques, comme le baiser enflammé évoqué avec Alain Delon, et continue de partager des moments intimes de sa vie avec franchise.

En racontant son histoire, elle décrit à la fois la violence de la maladie et la brutalité possible des réactions publiques. Son témoignage souligne le contraste entre le soutien réel reçu — famille, proches, compagnon — et la toxicité que peuvent générer certains messages anonymes.

Claudia Tagbo insiste sur une leçon qu’elle tire de cette épreuve : « On n’est pas immortels ». Une formulation simple qui rappelle la vulnérabilité humaine et l’importance de l’accompagnement durant les grandes épreuves.

Ses interventions médiatiques, de 2015 à 2025, offrent une suite cohérente de réflexions sur la maladie, la résilience et la nécessité de protéger sa santé mentale face aux attaques publiques. Elles témoignent aussi de la volonté d’une artiste de garder la parole et d’éclairer son expérience pour le public.