Un buste de Dalida au cœur d’une polémique touristique
Depuis quelques jours, le buste de Dalida, installé à la butte Montmartre, fait l’objet de vives réactions. Ce n’est pas la taille de la poitrine qui provoque le débat, mais le comportement répétitif de certains visiteurs : des touristes posent leurs mains sur les seins de la statue, au point de la dégrader.
Face à ces faits, plusieurs élus écologistes parisiens ont déposé un vœu au Conseil de Paris, comme le rapportent nos confrères de BFMTV. Ils dénoncent des « gestes inappropriés mimant une agression sexuelle participent à la culture de l’impunité », et réclament des mesures pour protéger le buste, notamment son rehaussement.
La réaction d’Orlando, frère de Dalida
Orlando, frère de la chanteuse décédée le 3 mai 1987, a été interrogé sur le sujet par RTL. Il approuve en partie la solution proposée par les élus : rehausser le buste afin d’éviter des contacts répétés. Toutefois, il relativise la portée de la polémique et la juge « ridicule ». « Il faut arrêter le ridicule, même si ça ne tue pas », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il ne voit pas d’« acte irrespectueux » mais plutôt « un geste affectueux, d’admiration ».
Orlando poursuit en expliquant qu’il vaut mieux garder du recul. « Il paraît que ça porte bonheur. Tant mieux », dit-il. Il défend aussi l’attrait touristique du site : « À Montmartre, c’est le Sacré-Cœur et Dalida. Laissons-le, ça attire des touristes. C’est bien tombé pour la ville. » Ces propos montrent qu’il privilégie une solution pratique au débat moral, tout en acceptant le principe d’un rehaussement pour préserver l’œuvre.
Des élus réclament des protections, des experts soulignent la conception du buste
Les élus écologistes qui ont porté le vœu au Conseil de Paris mettent en avant la gravité symbolique des gestes observés. Selon eux, les attitudes mimant une agression sexuelle contribuent à banaliser des comportements irrespectueux. Ils demandent l’installation d’un dispositif de protection autour du buste et proposent que l’œuvre soit physiquement surélevée pour limiter les contacts manuels.
Parallèlement, des voix d’expertes évoquent la nature même du buste. Annie Coste, autrice du livre Les femmes musiciennes sont dangereuses, expliquait sur BFM Paris en 2024 que la posture du buste invite au toucher. « Quand on regarde bien ce buste, on voit que cette figure se trouve en position offerte (…) elle a les seins très proéminents, et vraiment tout incite à la toucher », a-t-elle confié. Ce point de vue souligne que l’esthétique et la mise en scène de l’œuvre peuvent favoriser des comportements physiques de la part des passants.
Entre protection du patrimoine et liberté des visiteurs
La controverse met en lumière un dilemme récurrent dans les lieux touristiques : comment concilier protection des œuvres et liberté d’expression ou d’action des visiteurs. À Montmartre, site très fréquenté, le buste de Dalida est devenu un point de passage prisé, parfois au détriment de l’intégrité de l’objet commémoratif.
Les solutions proposées vont de la simple surélévation du socle à l’installation d’un dispositif de protection, sans forcément recourir à des mesures coercitives. Orlando apparaît favorable au rehaussement, tout en estimant que la dimension populaire de l’attitude des touristes n’est pas d’emblée insultante. Les élus, eux, insistent sur la nécessité d’agir pour éviter une banalisation de gestes problématiques.
La question reste ouverte au Conseil de Paris, où les propositions des écologistes seront examinées. Entre revendications morales et réalités touristiques, trouver un compromis respectueux du patrimoine et des sensibilités semble indispensable pour apaiser la polémique autour du buste de Dalida.
